Luc Sy était catéchiste et s’acquittait bien de sa mission. Chaque mois il faisait un rapport. Tout était noté : prières, soins et visites des malades, communion des malades, baptême des enfants, mariages, finances. Il travaillait dans les montagnes, dans des zones “chaudes”. Il aimait les autres, c’était un homme de partage, un homme très serviable. Il ne faisait pas de distinction entre chrétiens et non chrétiens. La journée que nous avons passée ensemble la veille de sa mort, il a prié toute la journée, du matin au soir sans interruption. Le soir quand je l’ai retrouvé il m’a dit : « Maintenant, je suis prêt. »
Phô Inpèng était un nouveau converti, qui avait été capitaine dans l’armée avant d’être chrétien. Sa famille était une famille de réfugiés. C’était un chef, il prenait en charge l’organisation de la petite communauté chrétienne. Luc Sy s’occupait plus de l’aspect liturgique et lui, de la marche de la communauté. Je lui faisais complètement confiance. Il avait vraiment l’amour de Dieu et la fierté d’être chrétien et catholique. Il s’était porté volontaire pour nous accompagner, Luc Sy et moi, au moment de l’embuscade où tous deux ont été tués.
Témoignage oculaire d’un diacre, aujourd’hui évêque,
sur Luc Sy et Phô Inpèng